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Souvent qualifiée d'ennemie des vivants, la mort signifiait effectivement l'anéantissement des ennemis des dieux ainsi que de ceux qui négligeaient le culte funéraire.
Même pour les plus vertueux et les mieux préparés, la transition de la mort était parsemée d'embûches ; la survie de l'âme dépendait d'une connaissance suffisante de la théologie et de formules magiques efficaces. Lorsque l'âme quittait le corps, elle parcourait les chemins et les passages du monde inférieur, à la recherche de la salle du jugement d'Osiris, seigneur de l'Occident (domaine du soleil couchant, donc du pays des morts).
Au cours de ce voyage, l'âme devait franchir nombre de portes gardées par des monstres, dont elle devait connaître le nom pour pouvoir passer et progresser. Après avoir enfin trouvé la salle du jugement d'Osiris et de ses 42 juges, il lui fallait encore répondre à des questions. Quand toutes ces exigences étaient satisfaites, le coeur du défunt était pesé, la plume de Maât servant de contrepoids sur le second plateau. Si la balance était en équilibre, le coeur du défunt, siège de la pensée et de la conscience pour les égyptiens, n'ayant pas témoigné contre son propriétaire, le mort accédait à la vie éternelle en devenant lui-même un Osiris, avec un statut divin, tout en conservant ses caractéristiques matérialistes de sa vie terrestre.
La complexité des rites que l'âme devait accomplir a conduit les anciens égyptiens à établir une énorme littérature funéraire pour sécuriser ce parcours.
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