L'Egypte antique et la mort
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L'image vulgarisée d'une Egypte aux pratiques funéraires exotiques donne l'impression d'une société morbide, obsédée par la mort.
Or le rituel funéraire
égyptienne était essentiellement une affirmation de la vie, assortie de monuments, de rituels et de prières conçus pour maintenir la vie et le statut personnel au-delà de cette transition qu'est la mort, envisagée comme une déplaisante nécessité.

À l'inverse du premier christianisme, la théologie égyptienne ne prêchait pas le dégoût de la vie terrestre ni le martyre au nom d'un paradis idéal. 
Au contraire, l'égyptien désirait poursuivre aussi longtemps que possible sa vie terrestre après la mort, en sauvegardant sa personnalité, son rang social, sa famille, ses biens même, mais en jouissant de son tout nouveau statut divin.
 
Ce ne fut qu'à l'époque romaine que la religion funéraire égyptienne commença à péricliter, car la vie quotidienne de la majorité de la population était devenue si misérable que l'idée de la poursuivre après la mort n'était plus d'actualité.
Les anciennes croyances furent supplantées par l'adhésion fanatique et violente à une foi qui promettait un au-delà paradisiaque.

Statuette de serviteur
destiné à pourvoir au besoin du défunt

Souvent qualifiée d'ennemie des vivants, la mort signifiait effectivement l'anéantissement des ennemis des dieux ainsi que de ceux qui négligeaient le culte funéraire. 
Même pour les plus vertueux et les mieux préparés, la transition de la mort était parsemée d'embûches ; la survie de l'âme dépendait d'une connaissance suffisante de la théologie et de formules magiques efficaces.  Lorsque l'âme quittait le corps, elle parcourait les chemins et les passages du monde inférieur, à la recherche de la salle du jugement d'Osiris
, seigneur de l'Occident (domaine du soleil couchant, donc du pays des morts).

Au cours de ce voyage, l'âme devait franchir nombre de portes gardées par des monstres, dont elle devait connaître le nom pour pouvoir passer et progresser. Après avoir enfin trouvé la salle du jugement d'
Osiris et de ses 42 juges, il lui fallait encore répondre à des questions. Quand toutes ces exigences étaient satisfaites, le coeur du défunt était pesé, la plume de Maât servant de contrepoids sur le second plateau. Si la balance était en équilibre, le coeur du défunt, siège de la pensée et de la conscience pour les égyptiens, n'ayant pas témoigné contre son propriétaire, le mort accédait à la vie éternelle en devenant lui-même un Osiris, avec un statut divin, tout en conservant ses caractéristiques matérialistes de sa vie terrestre.
La complexité des rites que l'âme devait accomplir a conduit les anciens égyptiens à établir une énorme littérature
funéraire pour sécuriser ce parcours.

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