L'Art égyptien

Tout au long des pages de ce site, chaque illustration, qu'elle soit picturale, architecturale, monumentale, ou calligraphique, est perçue par nous comme une oeuvre d'art. ...            ... Pour les égyptiens, il n'en était rien ! ...
L'art tel que nous le comprenons, n'existait pas pour eux. L'idée même de l'art pour l'art, leur était étrangère.
Ce que nous, nous entendons par "Art" était pour les égyptiens plutôt de l'artisanat, qui consistait à insuffler et incarner la vie, dans des fresques, peintures, bas-reliefs, statues, ou écrits.
Comme il est dit dans ce site à plusieurs reprises, le fait de représenter :
- un être humain - une divinité - un animal - un objet - un événement religieux ou profane etc. ... suffisait à les rendre vivants et efficaces pour l'éternité.

Pour une statue, il suffisait quand elle était achevée, de pratiquer sur elle la cérémonie de l'ouverture de la bouche, comme sur une momie, "et le tour était joué", elle devenait l'incarnation de ce qu'elle représentait et dès lors en  bénéficiait de tous ses pouvoirs spirituels:
- Une statue funéraire était la demeure éternelle du Kâ (esprit) du défunt.
- Une statue de divinité devenait "l'habitat" du dieu qui s'incarnait dedans.
De même, un bas-relief représentant des offrandes, pour un dieu ou un défunt, devenait ces mêmes offrandes pour l'éternité, en cas de carence des officiants du culte.

A Thèbes, sur la rive occidentale du Nil, les illustrations des tombes des Vallées des Rois, des Reines et des Nobles ainsi que celles des tombes du village de Deir el-Médinet, sont là pour servir dans l'éternité les défunts qu'elles abritaient. Au Nouvel Empire, c'était ce village qui, vivant en quasi autarcie, fournissait les artisans, peintres, dessinateurs, sculpteurs, scribes, etc. ... nécessaires à la création des tombeaux.

Les importantes ressources naturelles de l'Egypte et des ses pays vassaux procurait les matériaux nécessaires à toutes ces entreprises que nous qualifions encore aujourd'hui de "pharaoniques". Le calcaire et le grès était disponible en grandes quantités et servaient tant à l'architecture qu'à la statuaire, les autres roches plus résistantes : granit, quartzite, diorite et basalte, étaient aussi plus rares et donc plutôt réservées à la statuaire.
Certaines statues étaient de bois ou de métal, mais elles nous parvenues en petit nombre. Le premier métal utilisé fût le cuivre, massif ou martelé en creux sur une âme de bois. Dès le Moyen Empire, les artisans maîtrisaient la technique du coulage et c'est Nouvel Empire que le bronze, supplantant le cuivre devint le plus utilisé.
Les scribes avaient en Egypte une position toute particulière, lettrés, il étaient issus en général des familles de notables. Ils oeuvraient en rangs serrés dans tous les rouages de l'administration du royaume, tant religieux que politiques, commerciaux ou privés.
Les incendies de la grande bibliothèque d'Alexandrie, par les romains en 47 av. J.C., puis en 390 par les chrétiens, puis en 1286 par les musulmans, furent des catastrophes majeures pour les connaissances humaines, privant l'humanité d'environ 550 000 papyrus, représentant environ 30 000 oeuvres, certainement grecques pour la plupart, mais aussi égyptiennes ...
Mais Thôt veille, et guide les mains habiles des scribes du XXIe siècle (après Cléopâtre), ils sont maintenant "on line" sur internet :        http://www.papyri.com

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