Le rituel funéraire égyptien (suite)
3- Le culte

Devant la chapelle funéraire de la tombe surmontée d'un pyramidion, un prêtre incarnant Anubis qui maintient la momie de Raï pour la cérémonie de l'ouverture de la bouche et les purifications, reçoit les parents en pleurs. Tombe 225 à Dra Abou 'l-Naga

Persuadés que tout comme les vivants, les morts ont besoins de constantes attentions, les égyptiens préparaient méticuleusement et bien à l'avance leur vie osiriaque. Ces préparatifs ne concernaient pas seulement la construction, l'aménagement et la décoration de leur tombe, ainsi que l'achat de leur mobilier funéraire, mais aussi la dotation d'un culte funéraire destiné à perpétuer le nom du défunt chez les vivants et son statut divin chez les morts.

Comme dans les temples pour les dieux, des offrandes de produits frais : Viandes, poissons, fruits, vins etc. ... ; Des actes liturgiques : Hymnes, prières, nécessitaient des prêtres attachés au culte et aussi des revenus durables et suffisants pour financer les servants et les offrandes.
Le personnel sacerdotal : Les prêtres-Kâ ou serviteurs du Kâ du défunt, variait selon les ressources du donateur. Après le Nouvel Empire, ces prêtres étaient souvent nommés verseurs d'eau, de par leur fonction courante de verser des libations d'eau pour rafraîchir le mort.

Quand cela était possible cette fonction de prêtre-Kâ revenait au fils aîné, héritier du défunt, en souvenir des rites accomplis par Horus pour son père Osiris assassiné. D'autres membres de la famille pouvaient prendre part au culte.

Pour la noblesse, le culte funéraire était des plus élaborés et nécessitait une foule de prêtres sous contrat. Le financement provenait de domaines funéraires, terres agricoles qui fournissaient des revenus pour le culte et des denrées pour l'autel. Les offrandes restaient sur l'autel le temps que l'on jugeait utile pour que les esprits soient rassasiés, ensuite les denrées revenaient aux officiants.

Avec le temps le culte d'un mort était appelé à disparaître par l'extinction de la famille ou par la faillite du domaine funéraire et donc des revenus, les terres étaient redistribuées. Pour pallier à cela on gravait des scènes de banquet sur les tombes pour remplacer magiquement les offrandes et il suffisait de prononcer le nom du défunt pour garantir sa survie osiriaque.

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