L'Administration
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Les pouvoirs législatif et exécutif ne faisaient qu'un, et s'incarnaient dans la personne du roi.

Les Egyptiens ne possédaient pas de terme propre pour désigner l'Etat, lequel se définit par des expressions nommant le roi, ou la royauté.
Cette singularité linguistique confirme la position centrale du roi dans le pays : le roi est l'Etat ( on retrouvera ce pouvoir absolu dans la célèbre phrase de notre roi Louis XIV " l'Etat, c'est moi !". Encore que, nos souverains absolus de l'ancien régime étaient reconnus rois de droit divin, sans être divinisés eux-mêmes, différence essentielle entre la théocratie égyptienne et notre ancienne monarchie absolue).

Les sources nous présentent le roi comme celui qui prend toutes les décisions au sein du royaume.
Les sources officielles, par exemple les textes des " narrations royales ", évoquent la présence d'un conseil mais, en dernier recours, le roi pouvait parfaitement passer outre à ses objections et à ses suggestions. 
On faisait ce que le roi disait, et cela était juste !
Il est vrai que ces textes ne décrivent pas une situation réelle ; leur objectif était de prouver la grandeur, l'omnipotence, la sagesse et la supériorité du roi, mettant ainsi en relief son pouvoir suprême.

Le roi était le chef des armées. 
Sa présence personnelle lors des campagnes militaires est attestée dans de nombreux cas. 
C'était lui qui décidait de la guerre ou de la paix, et qui envoyait l'armée au combat.

Le roi ne régnait pas seulement sur le territoire égyptien proprement dit, dont les frontières traditionnelles sont la Méditerranée au nord et la région de la Première Cataracte près d'Assouan au sud.
A l'époque de la politique d'expansion égyptienne, son autorité s'étendait également aux régions conquises de Nubie et du Proche-Orient. 
Il entretenait en outre des relations diplomatiques avec les pays étrangers. 
Nous les connaissons principalement grâce aux archives de Tell el-Amarna, qui contenaient de très nombreuses tablettes d'argile consignant la correspondance entre l'Egypte et les pays du Proche-Orient.

Le souverain était également compétent en matière de commerce international, les expéditions les plus
connues étant celles qui furent lancées vers Pount sur ordre du roi. 
Il n'y a jamais eu ni invasion ni conquête militaire de Pount. 
A partir de Thoutmosis IV, les rois scellèrent volontiers des alliances en épousant une princesse du pays avec lequel ils venaient de conclure la paix.  C'est ainsi que, sous la XVIIIe dynastie, des princesses du royaume du Mitanni vinrent en Egypte comme épouses du roi.  Plus tard, sous Ramsès II, des filles du roi hittite suivirent le même chemin.  Les relations pacifiques entre les Etats étaient ainsi symbolisées une fois encore par la personne du roi, à travers son mariage.

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