L'Economie 
Commerce - Agriculture et Artisanat    page 1/11

Le commerce :

Le Nouvel Empire est la seule époque qui ait livré suffisamment de données chiffrées pour permettre une étude relativement précise de la situation économique de l'Egypte pharaonique.  Les chercheurs ont eu la chance inouïe de découvrir un puits déjà asséché à cette époque, devant le village d'ouvriers de Deir el-Médinet, dans la Thèbes occidentale.

Ce site a été habité par environ cent vingt familles, chargées de construire les tombes des souverains dans les vallées funéraires de la montagne thébaine ainsi que plusieurs sépultures privées. Evidemment, cette population aménagea également de petites sépultures à son propre usage, tombes qui comptent parmi les plus belles d'Egypte.

L'existence de ces hommes se déroulait presque exclusivement au sein de leur village isolé de la vallée du Nil, ou sur leur lieu de travail.  La vie commune apporta commerce, querelles, amours, et fêtes.  Leur activité commerciale, témoignée par de nombreux textes écrits sur ce qu'on appelle les ostraca, fragments de calcaire ou tessons d'argile, est particulièrement intéressante. 
Ces documents indiquent le prix des marchandises, précisent les échéances de paiement, les octrois de crédits, les prêts d'ânes et bien d'autres éléments encore. 
Lorsque ces textes avaient perdu leur utilité, on les jetait dans le vieux puits asséché évoqué plus haut, où les archéologues les ont découverts au début de notre siècle.
Plusieurs dizaines de milliers de ces documents en écriture hiératique ont ainsi été préservés. Ils nous offrent une précieuse image de l'économie de l'Egypte ancienne.

L'économie appartenait à un système étatique rigoureusement centralisé, qui ne laissait guère place à l'initiative privée. 
L'Etat subvenait aux besoins de la population en distribuant le strict nécessaire. Les travailleurs percevaient par ailleurs un salaire défini avec précision, qui leur permettait de faire vivre leur famille et de satisfaire, les besoins qui n'étaient pas couverts par les prestations de l'Etat. On attachait une importance toute particulière à l'aménagement de la tombe et à son mobilier funéraire.

Il n'était guère possible de choisir librement sa profession : en règle générale, le fils prenait la succession de son père, qui pouvait ainsi assurer sa formation. Les rares écoles de l'Etat accueillaient les enfants de fonctionnaires, qui y apprenaient à lire et à écrire, avant d accéder, eux aussi, à la fonction publique. Il semble que la libre entreprise était également étrangère à la pensée égyptienne.
Tous ces indices s'accordent à démontrer que l'économie de l'Egypte ancienne n'avait rien d'une économie libérale de marché. Il s'agissait d'une économie entièrement soumise à l'administration centrale, telle qu'on a pu en

<< Page suivante >>
Liens vers : << Vie rituelle
>> << Vie quotidienne >> << L'Habitat >>
<< L'Administration
>> << L'Armée >> << L'Egypte/monde antique>>